Kaiketsu Zubat : le tokusatsu qui repousse les limites

 

Le genre du Tokusatsu doit beaucoup à Shotaro Ishinomori : en 1977 lorsqu’il signa la série Kaiketsu Zubat, il n’en était carrément pas à son coup d’essai ; ayant révolutionné le genre avec ses innombrables héros comme Kamen rider et Goranger (ou encore Inazuman, kikaider, Arashi…).

Après le tassement de la première génération de kamen rider avec la série Stronger en point d’orgue, la Toei essaye de trouver un nouveau souffle et expérimente voire recherche ses racines comme jamais.

Le résultat du mélange de ces 2 formules donne une série complètement affranchie des carcans et des codes de l’époque, pour devenir définitivement culte.

Lorsque la Toei commande kaiketsu zubat à Ishinomori, le but est clairement de se rapprocher des premières séries live action de super héros plus réalistes et détectives des années 50 comme les cultissimes Gekko Kamen et Maboroshi Tentei.

Ishinomori tâtonne beaucoup pour trouver le design du personnage principal avec et sans armure.

il opta alors déjà pour un mélange des genre détonnant en donnant un style très cowboy à son héros en civil et un style très SF au héros en armure (le design passant selon ses croquis préparatoires à un ersatz de son héros Skullman à un design ressemblant au futur Dinosaur corps Koseidon de la firme rivale Tsuburaya)

La série débute alors sur TV Tokyo le 2 février 1977.
Le scénario raconte la quête de vengeance du détective Ken Hayakawa envers le conglomérat criminel Dakkar, responsable de la mort de son ami Asuka Goro, de ce fait il traversera tout le japon a la recherche du criminel précis l’ayant assassiné, combattant ses ennemis a l’aide de la zubat suit et du zubat car, une combinaison de combat et une voiture volante créé par Asuka Goro et amélioré par Ken Hayakawa servants a la base comme prototype d’outils pour la recherche et la conquête spatiale.

Dés le début la série est un franc succès mais la violence et le coté déjanté et anarchique du rythme des épisodes va bien plus plaire (un peu comme Gavan, blue swat et KR Amazon) a un public ado/adultes, ce qui se ressentira sur les mauvaises ventes de jouets, le public ciblé étant enfantin, réduisants alors la série de 50 épisodes prévus a 32 finaux.

Revenons d’ailleurs la dessus, à quel moment les producteurs pensaient que cette série était adaptée à un public jeunesse ?

Il est vrai que les standards des années 70,particulièrement dans le tokusatsu pour ”enfants” est beaucoup plus relâché ,et libre, mais pour avoir vu pas mal de séries de l’époque, Zubat place la violence physique et psychologique un cran au dessus.

Sans faire d’inventaire, en plus de l’imagerie lourde, les sujets des épisodes ne s’interdisent rien : terrorisme, trafic de drogue, d’enfants, armes chimiques, torture (dont sur des enfants),morts choquantes et brutales,un ton souvent nihilliste, la série a plus sa place chez les fans d’oeuvres japonaises policiéres telles que GMan 75 que du gentillet Inazuman !

Cette série se révèle très riche selon ses épisodes (forcément inégaux pour de l’épisodique)

Au fil de ses épisodes, le héros Ken Hayakawa est confronté a toutes les injustices et absurdités du japon des années 70.

Sans toutes les énumérer, cette œuvre a tout du western urbain, au-delà des vêtements de ken hayakawa ,le japon présenté est moderne mais inégalitaire d’une région à l'autre, pouvant se révéler nostalgique, crépusculaire et injuste.

Mais ne nous y trompons pas, la star du show est le mythique Hiroshi Miyauchi, acteur de ken Hayakawa/Zubat

Son invincibilité, son charisme, son jeu, son relâchement et son humour font honnêtement la moitié de la qualité de la série et son attrait pour le plus grand nombre.

Sans sa fabuleuse participation, elle ne serait sans doute pas devenue aussi culte et appréciée des fans.

Malgré un accueil perturbé par un malentendu éditorial à sa sortie, Zubat a marqué les esprits au Japon.

On peut parler en terme d'influence de la série parodique “Kaiketsu Noutenki” produite par Gainax a la fin des années 80,ou même le costume de Viewtiful Joe par Platinum Games.